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Abstract(s)
Durant les troís dernières décennies, les chercheurs ont accordé une importance croissante au role des pairs dans le processus de socialisation de l’enfant. Toutefois, la majorité des recherches sur le développement de 1'enfant traitent principalement des différences individuelles du statu social et négligent, de façon tacite, l'examen des contraintes relationnelles inhérentes à 1'écologie des groupes de pairs. En contraste, les approches socio-éthologiques ont souligné comment les groupes naturels soumissent une variété de rôles sociaux distincts susceptibles d'influencer la croissance et le développement individuel. Malgré tout, les analyses éthologiques se sont longtemps limitées à documenter uniquement les relations agressives et la structure de dominance dans les groupes. Parallèlement, des recherches similaires sur 1'organisation affiliative furent entravées par 1'absence de modèles propres à 1'étude des structures sociales cohésives.
Les analyses contemporaines des réseaux affiliatifs entre pairs, selon les profils d'association, offrent une base descriptive heuristique pour 1'étude de 1'organisation cohésive du groupe à Age préscolaire. Toutefois, 1'usage exclusif du comportement affiliatif, à titre d'indice socio-structurel. réduit d’autant 1'examen de la qualité de réinsertion individuel dans la structure affiliative et de son influence sur les activités sociales des enfants. De plus, les analyses portant sur la discrimination sociale se doivent de dépasser les considérations sur 1'association à un sous-groupe particulier afin de mieux définir l’impact des entourages locaux sur le développement individuel. Une attention particulière doit être accordée à la stratification des réseaux affiliatifs et à 1'influence probable des différences de statut sur 1'organisation des relations cohésives.
Dans cette recherche, 1'évaluation des réseaux est réalisée à partir d'indices de proximité inter-personnelle et de mesures sociométriques pour déterminer la préférence sociale envers les partenaires de jeux. Ces procédures complémentaires permettent l'analyse empirique de la stratification des sous-groupes et 1'examen de la variabilité du phénomène de discrimination sociale. Dans la première étude, des patrons collectifs de proximité interpersonnelle et d'investissement prosocial pendant les activités de jeu libre servent à identifier les choix associatifs des enfants. L'échantillon comprend trois groupes d'enfants Portugais d'âge préscolaire. L’échantillonnage par balayage instantané est utilisé pour identifier les sous-groupes naturels sur une période de trois mois. A la fin des observations, les nominations sociométriques positives et négatives des partenaires de jeux sont obtenues par entrevues individuelles.
L’application d'algorithmes matriciels et de techniques multivariées développées par Strayer et ai. (1988) génèrent des résultats descriptifs des réseaux mettant en évidence certaines similarités dans 1'organisation affiliative des trois groupes préscolaires et indiquant qu'une vaste majorité d'enfants sont intégrés dans des cliques sociales cohésives. Les résultats d'analyse des nominations positives et négatives révèlent que 1'appartenance des enfants à des cliques cohésives est associée à une préférence marquée vers 1'endogroupe sans rejet face à 1'exogroupe. Inversement, les membres des agrégats sociaux ne démontrent pas de préférence envers l’endogroupe. L'analyse de Ia stratification sociale indiquent que les sous-groupes affiliatifs se distinguent entre eux sur la dimension de la désirabilité des pairs et aussi que les membres de chaque sous-groupe ont, de façon significative, tendance à obtenir des scores similaires de désirabilité. Enfin, l’introduction des statuts différentiels dans les analyses du biais endogroupe permet de souligner que les membres de cliques de haut et moyen statut sont fortement discriminants
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en faveur de leurs co-membres tandis que les enfants de diques de bas statut ne démontrent pas de préférence significative similaire.
Dans la seconde étude empirique, 1'analyse des réseaux s'élargie par 1'utilisation
de données sur "le voisin le plus près" recueillies durant trois sessions consécutives d'une
année scolaire auprès d'un groupe d'enfants Américains d'âge préscolaire. L'évaluation
du biais social et de la stratification sociale est dérivée d'une méthode sociométrique de
comparaison par paires qui fournit une meilleure information en terme de stabilité et
d'ampleur. De plus, 1'attention sociale est utilisée à titre d'index comportemental pour
valider les procédures d’analyse de réseaux et de stratification et afin d'évaluer les
fonctions de socialisation potentielles des sous-groupes particuliers dans le contexte plus
large du groupe de pairs. Le choix de 1'attention sociale offre également 1'opportunité de
contribuer au débat actuel en éthologie de 1'enfant sur les modèles d'organisation sociale
des groupes de pairs. L’information extensive fournie par la méthode sociométrique de
comparaisons-pairées révèle une plus forte similarité des sous-groupes au niveau de la
désirabilité des pairs. De plus, les enfants de cliques de haut statut démontrent une plus
grande préférence vers 1'endogroupe que les enfants de cliques de moyen ou bas statuts.
Enfin, les enfants de cliques de bas statut manifeste une préférence endogroupe
significative ce qui fournit une validation additionnelle à la conception de réseaux de
diques sociales cohésives. Les analyses sur le biais dans 1'attention sociale indiquent que
les membres des cliques sont fortement biaisés envers leurs co-membres. D'autre part,
les membres des agrégats sociaux ne démontrent pas un tel biais dans 1'allocation de leur
attention sociale. Ces résultats confirment la vision initiale quant aux différences dans la
nature cohésive des deux types de sous-groupes affiliatifs et fournissent une importante
validation externe pour la présente approche socio-structurelle. Le degré de magnitude de
1'attention sociale des enfants envers leur co-membres augmente en fonction du statut de leur clique et demeure significatif même pour les enfants de bas statut.
La réalisation d'analyses additionnelles sur la distribution de l’attention non dirigée vers des co-membres indiquent que 1'attention sociale reçue des pairs provient principalement des membres de la clique sociale immédiate de 1'enfant et dans une proportion beaucoup moindre par les pairs situées en dehors de 1'entouragé affiliatif immédiat. Cependant, les membres de sous-groupes de plus haut statut démontrent une plus grande capacité pour attirer 1'attention résiduelle des enfants d'autres groupes de pairs. Un tel résultat supporte la notion que 3e degré de stratification social, aussi bien que l’association cohésive influencent la distribution de 1'attention sociale à 1'intérieur d'un groupe stable de pairs. La discussion des résultats de la présente recherche aborde la question de 1'étude des activités cohésives et dispersives chez les groupes de pairs d'âge préscolaire dans une perspective éthologique renouvelé. Une intégration interdisciplinaire des recherches sur les bases biologiques et psychologiques du développement comportemental est proposée afin de mieux démontrer 1'ínfluence des rôles sociaux structurés au sein des groupes de pairs sur 1'adaptarion et le développement social à long terme de 1'enfant.
------ ABSTRACT ------ During the last three decades, developmental research has increasingly emphasized the relevance of peer relations in children's socialization. However, most studies of child development still focus upon individual differences in social status, tacitly neglecting relational constraints inherent in the ecology of the peer group. In contrast, socio-ethological approaches have stressed that natural groups provide a variety of distinct social roles that differentially impact upon individual growth and development. However, ethological analyses have often been limited to aggressive relations and group dominance structures. Cornparable studies of affiliative organization have been hampered by the paucity of models for the study of cohesive social structure.
Current network analyses of patterns of peer association offer an heuristic basis for investigating the cohesive organization of preschool stable groups. However, the exclusive use of affiliative behavior as a socio-structural index imposes limits on analyses of how insertion into the peer group affiliative structure influences the patterning of children's social activity. Moreover, analyses of social discrimination must extend beyond consideration of subgroup association in order to better characterize the impact of cohesive local contexts on individual development. Attention must be to given to the stratification of children!s affiliative networks and to the potential influence of status differentials on the organization of cohesive relationships.
In the present research, network assessments based on indices of interpersonal proximity are integrated with sociometric methods for determining "likability" of play partners. Together, these procedures permit an empirical analysis of subgroup stratification and variation in subgroup discrimination. In the first empirical study.
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collective patterns of interpersonal proximity and prosocial involvement during free play were examined as indices of associative patterns in three Portuguese preschool groups. The observational assessment was based on repeated scan sampling of naturally occurring subgroups during a three month period. Children's sociometric nominations of most and least liked play partners were obtained from individual interviews following the observation period.
Using matrix algorithms and multivariate techniques developed by Strayer et al (1988), the network descriptive results show similarity in the affiliative organization for the three groups, with the vaste majority of children integrated within cohesive social cliques. Analyses of positive and negative nominations revealed that children's membership in cohesive cliques was associated with strong ingroup preference but not with outgroup rejection. In contrast, members of social aggregates showed no ingroup preference. Social stratification analyses revealed that affiliative subgroups differed on a peer likability dimension and that there was a significant tendency for subgroup members to have similar likability scores. Finally, the introduction of status differentials in the analysis of ingroup bias revealed that members of high and medium status cliques were highly discriminative in favor of co-members, while in contrast, children in low status cliques showed no significant ingroup preference.
In the second empirical study. network analysis were extended using nearest neighbor data collected during three sessions of the school year in an American preschool group Assessments of social bias and social stratification were derived from a paired comparison sociometric method which yields more stable and extensive information. In addition, social attention was used as a behavioral index for validating the network and stratification procedures and for assessing potential socializing functions of particular
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subgroups in the larger context of the peer group. The choice of social attention also offer the possibility to contribute to an ongoing debate In the child ethology literature concerning models of peer group social organization. The more extensive information provided by the paired-comparisons sociometric method showed stronger subgroup similarity in peer likability. Moreover, children in high status cliques reveal more ingroup preference than children in medium or low status cliques. Most important, children in low status cliques showed significant ingroup preference, a result that provide additional validation for the network conception of cohesive social cliques. Analyses of bias in social attention revealed that clique members were highly biased towards co-members. Members of social aggregates showed no such bias in the allocation of their social attention. These findings confirm the earlier view of differences in the cohesive nature of the two types of affiliative subgroups, and offer an important external validation of the present socio-structural approach. The magnitude of children1 s ingroup attraction of social attention increased as a function of the status of their clique but was significant even for low status subgroups.
Supplementary analyses of the distribution of attention not directed to co-members indicated that social attention received from peers came predominantly from members of a child’s immediate social clique and to a considerable lesser degree from peers outside the immediate affiliative entourage. However, members of higher status subgroups appeared to nave slightly more capacity to attract the residual attention of other peer group members. Such a result supports the notion that social standing as well as cohesive bonding influences the distribution of social attention within the stable peer group. Results of the present research are discussed in terms of future ethological approaches to cohesive and dispersive activities in preschool peer groups. An interdisciplinary integration of biological and psychological research on behavioral development is proposed in order to
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furthering the understanding of how social roles within early peer groups impact on children's social adaptation and shape their long term social development.
Description
Tese de doutoramento apresentada à Université du Quebec, Montreal